Le transport collectif est reconnu comme un des moyens les plus efficaces de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à travers le monde. Les organismes de transport des régions de la Capitale nationale et de l’Outaouais travaillent depuis longtemps à répondre aux besoins de transport des citoyens et contribuent par le fait même à la lutte aux changements climatiques en offrant des modes de déplacement à faible empreinte carbone.
La présente étude vise à quantifier les émissions de GES évitées grâce à l’utilisation du transport collectif dans la région métropolitaine de la ville de Québec (région de la Capitale nationale, avec Québec et Lévis) et de Gatineau (région de l’Outaouais). Ce rapport est le résultat de la collaboration soutenue et efficace d’un ensemble de partenaires municipaux et provinciaux ainsi que des sociétés de transport. Les objectifs spécifiques poursuivis par cette étude sont les suivants :
- Quantifier les émissions de GES évitées par le transport collectif des régions métropolitaines de Québec (Québec et Lévis) et de l’Outaouais (Gatineau).
- Sélectionner une méthode de quantification reconnue et fiable pour chacune des trois catégories de quantification préétablies et pour les territoires de référence choisis et qui soit, dans la mesure du possible, cohérente avec la méthode utilisée par la STM en 2016.
- Utiliser les résultats de l’étude en complément de ceux obtenus dans le cadre de d’études similaires réalisées pour d’autres régions métropolitaines au Québec afin de pouvoir évaluer les GES évités par le transport collectif à une plus grande échelle.
Selon la méthodologie développée par l’American Public Transportation Association (APTA) et le Transit Cooperative Research Program (TCRP), les émissions de GES évitées peuvent être divisées en trois catégories selon le type d’impact positif du transport collectif sur les déplacements urbains :
- Effet de réduction de l’utilisation automobile;
- Effet de l’allègement de la congestion;
- Effet de la densification urbaine.
Ces trois catégories ont été évaluées sur la base des limites géographiques des régions métropolitaines de la ville de Québec et de Gatineau. La quantification des émissions de GES évitées est basée sur les lignes directrices du guide de quantification des émissions de GES du transport collectif développé par l’APTA. En complément au guide de l’APTA, la méthodologie de calcul des émissions de GES évitées associés à l’effet du transport collectif sur la densification urbaine développée par le TCRP a également été utilisée.
L’effet de la réduction de l’utilisation automobile a été quantifié en appliquant un taux de transfert aux utilisateurs du transport collectif vers l’automobile, de manière à convertir des déplacements actuels en transport collectif (passagers-km) en déplacement automobile (véhicules-km). Les émissions de GES ont ensuite été calculées à partir de la consommation de carburant des véhicules additionnels qui se retrouveraient sur le réseau routier.
L’approche retenue pour calculer les émissions de GES évitées par l’effet de l’allègement de la congestion est par l’utilisation d’un modèle de transport régional. Cette approche consiste en la comparaison de deux simulations dans le modèle régional : 1) la simulation avec l’ajout de la demande automobile additionnelle suite au retrait du transport collectif (telle que calculée selon la première catégorie de quantification des émissions de GES évitées) et 2) la simulation des déplacements actuels. En fonction des véhicules-km et des vitesses de déplacement, on calcule ensuite la consommation de carburant, puis finalement les émissions de GES.
Pour quantifier l’effet de la densification urbaine, la méthode développée par le TCRP a été utilisée. Cette approche estime l’effet du transport collectif sur la densification urbaine en utilisant la modélisation par équation structurelle linéaire, laquelle est basée notamment sur des données de 2010 provenant de plus de 300 zones urbanisées américaines. Pour faciliter l’utilisation de cette approche relativement sophistiquée et complexe, le TCRP a développé un outil de calcul sur Microsoft Excel (un calculateur) qui applique la modélisation par équation structurelle linéaire, lequel a été utilisé dans cette étude.